Il a fait beau et doux donc nous avons pu effectivement aller au carnaval de Jargeau, qui célèbre sa 100e parution. Il s’agit du 2e défilé à une semaine d’intervalle. C’est le moment où jamais de parcourir les archives et de découvrir d’anciennes photos, car ce carnaval traverse les époques qui changent...
Il est fêté depuis plus d’un siècle. Les plus vieilles cartes postales remontent à 1909. Mais on parle dans les registres de la ville « de réverbères qui s’éteignaient plus tard la nuit dans le mois de février » et ce dès 1856. On parle aussi de « boeuf gras » dès la fin du XIXe siècle.
L’esprit de carnaval est donc bien ancré chez les Gergoliens. Pour accéder à la virilité, la fécondité et l’abondance tout est permis car ce sont les biens sacrés de la vie. On peut donc se déguiser, changer de sexe, se couvrir de peau de bête....
Cette rencontre a résisté à presque tous les obstacles : à part les durs moments de la seconde guerre mondiale et d’ailleurs dès 1946 ce carnaval a repris de plus belle car les gens avaient besoin de s’amuser après ces sombres moments. Les dimanches se vendaient quatre tonnes de confettis, et tous les Américains basés à Ardon participaient à la fête, et les musiques venaient de tous les villages aux alentours
Chaque année a son thème : deux sont encore dans la mémoire des anciens « le régiment des Mandolines » en 1948 et plus récemment en 1990 « Gargantua « qui fût ... gigantesque...
Et tout ce monde bénévole qui gravite autour de cette manifestation a bien du mérite car il n’y a pas si longtemps ils confectionnaient encore les chars dans un hangar pas chauffé, « la colle gelait et on tirait le grillage à la main » raconte les anciens. Mais c’était une grande famille qui se retrouvait régulièrement autour d’un objectif commun.
L’entrée fut payante quelques années jusqu’en 1991. Puis le carnaval fut annulé pour cause de guerre du Golfe par le maire. Mais la manifestation avait une grande réputation qui dépassait les murs de Jargeau. Parfois, il y a même eu tant de monde dans le centre ville, que les carnavaliers étaient empêchés de passer une seconde fois dans les rues. Les foules s’amusaient follement.
De l’avis des organisateurs, à présent,les gens participent moins, rigolent moins . Le lundi des farces, la tradition est d’aller dans chaque maison, masqués. Aujourd’hui personne n’ouvrirait....Les temps ont changé mais pas le carnaval...
Demain, nous quitterons les archives pour le carnaval 2010. En attendant, je vous souhaite une bonne soirée.