Hier, j'ai vu un beau film qui m'a vraiment donné envie de lire le livre dont il est tiré. En effet, l'émouvante Yolande Moreau a retrouvé à nouveau (après Séraphine) le réalisateur Martin Provost pour un nouveau film intitulé "Où va la nuit".
Ce scénario est tiré du roman "Mauvaise pente" de Keith Ridgway.
C'est l'histoire d'une femme qui arrive au bout de ce qu'elle peut supporter, c'est le fameux point de non retour, c'est le moment oh combien douloureux mais nécessaire de reprendre sa vie en mains après des années d'humiliation et de souffrances.
On assiste pour commencer au décès brutal d'une jeune fille sur le bord de la route en pleine nuit, fauchée par un conducteur ivre. Ce chauffard, c'est le mari de Rose Mayer,(Pierre Maure) un pochtron brutal, taiseux et imprévisible.
Il fera de la prison certes et c'est elle qui conduira la voiture à présent, les évènements suivront leur cours après ce drâme, sans paroles, avec une espèce de résignation.
Jusqu'au jour, où n'en pouvant plus de cette vie étriquée, laborieuse et monotone et peut-être après avoir eu le coup de poing ou coup de pied de trop, elle décide de le tuer à son tour .
Puis elle quitte la ferme, les animaux et s'en va rejoindre son fils Thomas, installé à Bruxelles, ce fils qui a fui ce même enfer mais depuis bien longtemps.
Dans cette ville anonyme, elle essaie de reconstituer le puzzle, d'y voir plus clair mais de cette liberté nouvelle, elle n'en profite pas car la culpabilité la hante d'autant plus que son fils refuse de comprendre la situation et la rejette dès qu'il sait la vérité.
Ce fils parti à 16 ans pour fuir ce père violent et détesté mais aussi pour vivre son homosexualité est très ambigu dans ses réactions, reprochant tour à tour à sa mère de n'avoir pas quitté le domicile plus tôt puis un instant plus tard de n'avoir pas voulu continuer à se taire et encaisser les coups.
Ce film appuie sur l'ambivalence des sentiments, sur la complexité des ressentis et et des non-dits.
C'est le récit d'une fuite dont on ne devine que trop la fin mais qui somme toute apportera une certaine libération ou du moins un espoir..
Yolande Moreau est magnifique dans ce rôle de femme effacée et maltraitée par la vie. J'acheterai le livre, ça c'est sur.
Voilà. J'entends ma moitié qui deplace l'échafaudage. Chacun son tour....J'ai fini de dépapiéter hier matin, à présent il s'agit de poncer, d'enduire, mettre la peinture et moi je jardine et j'irai vous lire d'ici la fin de la semaine. Il fait toujours et encore beau. Je vous souhaite une belle fin de journée.
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