Après une journée magnifique, (je parle d'hier) nous avons eu droit à une journée particulièrement maussade et pluvieuse. Comme on a arrêté le chauffage, je ressors les pulls.
Et je me console en pensant à nos anciens qui non seulement souvent, souffraient du froid mais en plus n'y voyaient guère grand chose...alors on peut dire que l'avènement de l'électricité représentait un véritable évènement pour eux.
Je vous cite pour preuve, un extrait d'un témoignage relaté dans "qui étaient nos ancêtres ?" toujours de Jean Louis Beaucarnot. C'est tiré des mémoires d'Annette Blin, élevée dans un village reculé du Morvan, et qui se remémore l'avènement de l'électricité un certain soir de novembre 1924. "La lumière devait arriver ce soir. On avait invité un voisin d'un hameau proche qui ne serait alimenté que plus tard. La fille des fermiers d'une quinzaine d'années vérifia tous les boutons puis, se planta derrière le tuyau du poêle, trop énervée pour s'asseoir. Maintenant, il faisait nuit, on n'osait plus ouvrir la bouche, on ne bougeait pas, c'est tout juste si l'on respirait. Quand l'horloge asséna son dernier coup, la suspension se transforma en soleil, ce qui nous ferma les yeux brutalement.On osa enfin la regarder bien en face. L'Adine bondit sur le bouton et "crac" ce fût la nuit. On hurla, "cric" ce fut de nouveau plein jour.Le fermier souleva les frangesdu globe et on admirat le petit soleil. "Faut peut-être pas s'user les yeux" dit-il. Et pour le reste de la soirée, on ressortit la lampe à pétrole." L'ampoule était donc un objet magique.
Une fois les maisons éclairées,restaient les rues, qui jusqu'au Moyen-Age étaient de vraies coupe-gorges. L'insécurité nocturne était omniprésente et ce jusque sous François 1er.
Pour pouvoir sortir sans crainte la nuit, il faudra patienter jusqu'à l'avènement des réverbères et surtout les becs de gaz du XIXe siècle allumés à la main jusqu'à l'arrivée de la fée électricité.
New York sera éclairée par Edison en 1882 mais Paris le sera dès 1881 avec la place du Carroussel, puis le Parc Monceau en 1882 l'Hotel de Ville en 1883 etc. Puis suivirent les villages même petits....
Bref, en quelques décennies on avait oublié que nos aieuls se satisfaisaient de la lumière des flammes de la cheminée. En réalité la combustion de bois, de bouse ou de tourbe suffisait à l'éclairage et au chauffage c'est ce que nous verrons bientôt..
J'espère que vous avez passé un bon dimanche et je vous souhaite une bonne soirée.