Donc pour finir mon article sur , cette fois, le film « la rafle », ajoutons quelques rectifications rappelées par le C.E.R.C.I.L. concernant le camp de Beaune-la-Rolande.
Les enfants : il faut savoir que les Allemands ne songeaient pas encore en juillet 1942 à arrêter les enfants juifs. Mais la police de Vichy fait du zèle et en rafle plusieurs milliers. Et c’est Pierre Laval qui propose de déporter également les enfants avec leurs mères. Mais pour cela, il faut d’abord obtenir l’accord de Berlin qui n’arrive pas.... En attendant cet accord, on interne donc ces familles dans les camps du Loiret. Et fin juillet 1942, les adultes vont être déportés conformément au programme de déportation et aux accords signés entre les autorités allemandes et françaises. C’est à ce moment là que les enfants seront séparés de leurs mères et livrés à eux-mêmes dans un désespoir et un dénuement absolus.Puis ils seront déportés fin août 1942, via Drancy à Auschwitz-Birkenau et seront tous gazés dès leur arrivée. Aucun ne survivra. Quelques uns, très peu ont évité la déportation tel Joseph Weissmann dont le film retrace l’histoire ou Annette Muller que son père a réussi à extirper de Drancy. Elle a d’ailleurs écrit un livre « la petite fille du Vel d’Hiv » Edition du CERCIL où elle raconte son arrestation à 9 ans, son transfert au camp, la déportation de sa mère et sa vie et celle des autres enfants une fois seule au camp... Le récit de la séparation mères-enfants est terrible.
« Tout le monde s’est rassemblé au milieu du camp. Les enfants s’accrochaient aux mères, les tiraient par leurs robes. A coups de crosse, de matraque, de jets d’eau glacée, on a voulu nous séparer. C’était une bousculade sauvage, des cris, des pleurs, des hurlements de douleur. Les gendarmes arrachaient les vêtements des femmes, cherchant encore des bijoux ou de l’argent. Puis, soudain un grand silence. D’un côté des centaines d’enfants, de l’autre les mères et les plus grands »...
Le film retrace avec fidélité la violence inouie de cette séparation mère-enfants. Mais il montre une intervention allemande alors « qu’ils ne sont pas entrés à ce moment là dans le camp » rappele Hélène Mouchard Zay présidente du CERCIL. « Celle-ci a été effectuée par les gendarmes français qui gardaient le camp de Beaune-la-Rolande, géré par la préfecture d’Orléans »
Elle ajoute « c’est une inexactitude qui n’est pas mince, car elle met en cause le rôle réel des uns et des autres, alors que la complicité et la responsabilité de Vichy étaient écrasantes »
Les habitants : le camp de Beaune-la-Rolande a été reconstitué en Hongrie pour les scènes du film. (Ici, il ne reste plus rien). Là encore Hélène Mouchard-Zay rectifie « le film montre le camp au milieu d’une forêt alors qu’il était pratiquement dans le village » et cela change tout. « Il y avait des habitants autour. Et la question de la population locale est passée sous silence » Dommage !!
Nathalie Grenon directrice du CERCIL confirme que beaucoup d’habitants aux alentours ont été traumatisés par ce camp. Elle raconte un témoignage d’une femme qui lui a raconté sans vouloir être citée « qu’elle entendait encore, des années après, les mères et les enfants hurler lorsqu’ils ont été séparés. »
J’ajoute que j’ai fait cet article en me référant à celui de Jacques Chavanes paru dans la République du Centre le 10 mars et qui m’a éclaircie sur plusieurs points .
Donc sans polémiquer, car ce film est très important, pour la mémoire de nos jeunes, il est juste utile de se rappeler ces mises au point.
Je vous souhaite une bonne fin de journée et essaierai de venir vous lire à mon tour.