Sujet d’actualité puisque le film « la rafle » sort aujourd’hui, je n’ai pas manqué de visionner hier soir l’émission présentée par Marie Drucker avec la collaboration de l’historien Max Gallo. sur la 2 et consacrée à la rafle du Vel’d’Hiv.
Rappelons le, s’il en est encore besoin : les 16 et 17 juillet 1942 un peu plus de 3000 hommes, 5800 femmes et 4000 enfants sont arrêtés à Paris. En fait, très exactement 12844 juifs seront arrêtés à Paris, et emprisonnés sur ordre du gouvernement français par des policiers français. Ce qui fait dire à Serge Klarsfeld avocat dont la vie entière a été vouée à la défense des déportés « la rafle fut le moment le plus odieux et le plus terrible de notre histoire »
Ils seront « parqués » dans des camps de transit de Pithiviers et de Beaune-la-Rolande (les deux sont à 30 km de chez moi) ainsi qu’à Drancy. De là, ils partiront pour les camps de la mort... Un exemple : 6000 juifs quittèrent Pithiviers pour Auschwitz pour y être éliminés.
Bref deux heures de reportages d’archives de témoignages pour nous faire réaliser l’horreur de ces évènements.
Y participait notamment Serge Klarsfeld qui rappelle que cette rafle ne fut pas la seule, d’autres eurent lieu en zone occupée comme en zone libre .Répondant aux demandes allemandes, Vichy est tout simplement complice du IIIe Reich en arrêtant plus de 30 000 juifs etrangers et leurs enfants français durant tout l’été 1942, et en les abandonnant à la Gestapo pour être déportés. Pétain Laval et Bousquet se rendront coupables d’un crime contre l’humanité encore présent dans la mémoire collective.
Klarsfeld est le conseiller historique du film « la rafle » car pour lui il s’agit d’un film référence. Film qui montre le désarroi des familles juives et la souffrance de tous ces enfants séparés de leurs parents. Ce rôle lui a permis, entre autre à veiller à l’authenticité des faits.
Certainement que ce rôle devait lui être dévolu car il a consacré sa vie à retrouver la trace de tous ces gens arrêtés pour qu’ils ne soient pas oubliés. Il a retrouvé près de 1500 photos d’enfants emprisonnés au Vel’d’Hiv’. Mais de la tragédie elle même, il faut savoir qu’il n’existe aucune image sauf une seule où on voit l’extérieur du vélodrome avec tous les autobus placés devant..Klarsfeld ajoute « s’il y avait eu des images de la rafle, si l’on avait vu les 4000 enfants, les uniformes français, on aurait compris plus vite l’importance et les conséquences de ce drâme. Et l’on aurait gagné trente ans de lutte »....
Car, il a passé son existence à traquer patiemment les nazis responsables de la déportation juive, secondé en cela par l’appui inconditionnel de son épouse( pourtant une allemande mais comme elle dit « née en 1939)....
La soirée s’articule autour de témoignages des survivants comme Joseph Weissmann ou Anna Traube qui ont vécu cette rafle et dont le film retrace l’histoire, ou encore de Boris Cyrulnik échappé à 9 ans et qui explique son acte « car si dès sa naissance, autour de vous on vous donne confiance en vous alors on en est capable »....
Il y a eu beaucoup d’autres participants à l’émission mais ceux-là m’ont particulièrement émue.
Près de chez moi, le CERCIL (centre d’études sur les camps d’internement du Loiret) regrette certaines inexactitudes historiques dans la deuxième partie du film, car admet le CERCIL jusqu’à la sortie du Vél’d’Hiv’ tout est exact et bien reconstitué. Mais en ce qui concerne le camp de Beaune la Rolande il y a des erreurs certaines à rectifier, ce que je ferai demain pour éviter d’être trop longue aujourd'hui.
Ce que je veux ajouter, c’est qu’il est facile en temps de paix d’affirmer qu’on aurait été du bon côté, en ces temps troublés et terribles d’occupation allemande, je ne sais absolument pas si j’aurais eu le courage de cacher un juif, mais en tout cas une chose dont je suis sûre, c’est que jamais au grand jamais je n’aurais pu les dénoncer par téléphone ou lettre comme certains ont su le faire ( en voisin de palier par exemple). Il faut aussi ajouter que certains policiers ont prévenu courageusement la veille des familles de la rafle, tous n’étaient pas des « collabos » mais beaucoup ont fait du zèle. N’avaient-ils pas des enfants quand ils rentraient chez eux? Que pouvaient-ils ressentir alors ? Et n’oublions pas « les justes »dont le courage a permis d'en sauver plus d’un.
La tornade dort « d’un oeil » mon article est terminé. Je sais ce qui m’attend, jouer à cache cache et à la sorcière dans le but de l’épuiser mais en général c’est raté car elle adore et moi ça m’épuise. Les enfants ne font-ils donc plus de sieste à mon époque ? En tout cas, je vous souhaite un bon après-midi.