Vous vous souvenez de Nicolas Philibert, celui qui a rélisé le beau film « Etre et avoir » ? Il en a
réalisé un autre,(en salle depuis mercredi) cette fois non sur les enfants mais sur une orang-outan de 40 ans qui réside à la ménagerie du Jardin des Plantes.
Elle se prénomme Nénette et tous les jours de la semaine, hiver comme été elle voit défiler des centaines de visiteurs
qui l’observent ou lui parlent parfois et ce, depuis 37 ans déjà.
Elle a connu trois compagnons auxquels elle a survécu et elle a donné le jour à quattre petits.
A présent, elle passe son temps à observer ceux qui l’épient et parlent d’elle à la troisième personne et si elle comprenait ? .... En tout cas, elle a ses
humeurs , les soigneurs repèrent dès le matin si elle est de bonne humeur.
Mais 70 minutes portant sur une vieille guenon filmée à travers une cage vitrée n’est ce pas ennuyeux à la
longue ? Et bien, il parait que non et qu’elle arrive même à vous captiver, c’est le comble....
On ne voit pas les personnes qui scrutent la guenon mais leurs commentaires sont restitués par une bande son.
On peut aussi la voir en vrai, tous les jours puisqu’elle est la vedette de la ménagerie du Jardin des Plantes de Paris, au Muséum d’histoire naturelle depuis
1972.
Nicolas Philibert explique que c’est un documentaire et aussi « un film sur notre voyeurisme » On peut bien sûr dénoncer l’enfermement des zoos,
mais bien souvent, de nos jours ils contribuent à la sauvegarde des animaux menacés tel le Zoo de Beauval. Et le personnel soignant veille
à leur bien-être ce qui n’était pas à l’ordre du jour il y a 30 ans.
Ce que N. Philibert a voulu mettre en avant, c’est, notre regard sur les animaux, plutôt que sur les animaux eux-mêmes. La vitre grâce à laquelle on observe
Nénette sans danger nous sépare d’elle tout en étant très proche , ce face à face engendre le respect
et fait aussi toucher du doigt la grande vulnérabilité de ces singes en voie de disparition pour plusieurs raisons : la déforestation massive, l’industrialisation de l’huile de palme et
aussi malheureusement le braconnage.
Dans le film elle est plutôt placide, ce qui arrange le réalisateur qui veut qu’on prête attention aux nombreux commentaires. D’ailleurs, dans la nature ils ne sont
guère plus remuants contrairement aux chimpanzés. Il faut savoir aussi, que ces nombreuses visites la distraient et lui évitent la monotonie des jours qui passent...Elle aussi est au zoo........ Mais on la trouve souvent perchée sur sa mezzanine peut-être en souvenir de la jungle de Bornéo
où elle vivait en liberté dans les arbres.
N. Philibert l’a filmée selon ses dires « comme la Joconde. Une personnalité étrange qui demeure mystérieuse jusqu’au bout ».
En tout cas, aimant les orangs-outans, je sais que j’irai le voir et si quelqu’un d’entre vous l’a déjà vu je serais ravie d’avoir son avis.
La petite tornade repart ce soir et j’aurai sûrement le temps d’aller vous voir enfin demain si tout va bien. En attendant je vous souhaite un bel après-midi
ensoleillé comme par chez nous.